Comment choisir les bonnes normes pour ses chaussures de sécurité ?
Vous avez conscience des risques que vous courrez en travaillant et vous souhaitez acheter des chaussures pour vous protéger : c’est excellent !
Mais vous hésitez encore entre chaussure de travail et chaussure de sécurité ? Ou bien vous ne savez pas s’il vous faut une S1P ou une S3 ?
Les acronymes des normes sont flous et complexes ?
Voici un guide pour bien choisir vos chaussures de sécurité.
Guide des normes : trouver les bonnes
Parce qu’il existe différents types de chaussures et encore plus de normes, il est vite compliqué de s’y retrouver.
Devriez-vous prendre une S1 ou une S3 ?
WRU ou HRO ? SRC ou pas ? …
Pour vous aider, nous avons conçu ce guide très simple.
En quelques étapes, vous voyez quel type de chaussure et quelles normes sont adaptées à votre besoin 😊
En répondant à ces quelques questions, vous devriez avoir une idée claire des normes nécessaires pour la majorité des cas.
Essentiellement lorsqu’il s’agit de travaux dans le bâtiment / BTP, pour des artisans, pour du bricolage etc, pour les travaux de forestier ou bien de manutentionnaire.
Il est fréquent qu’en fonction de votre activité, plusieurs types de chaussures et plusieurs normes additionnelles correspondent à vos besoins.
Parfois, il est davantage question de confort et de goût que de réel risque.
Où est la limite entre risque et confort ?
Bien souvent dans les activités du BTP, de la logistique, pour votre utilisation privée… il n’y a pas une mais des chaussures adaptées. Prenons quelques exemples.
Vous êtes plombier-chauffagiste :
sur un chantier, chez un client, dans votre atelier… un objet lourd peut vous tomber sur les pieds.
Ici, on choisit bien une chaussure de sécurité, avec un embout renforcé.
Des débris, des pièces métalliques, peuvent joncher le sol et se planter dans votre chaussure : semelle anti-perforation (P).
Ici, on peut donc opter entre une S1P, une S3 ou une S5.
S5, ce sont les grandes bottes en caoutchouc : par super confortable, pas adaptées pour tous les jours… on oublie !
Vous pouvez être amené à avoir les pieds mouillés en marchant à l’extérieur, en intervenant sur une fuite d’eau… la S3 serait peut-être mieux alors.
Mais même avec une fuite, vous avez peut-être rarement l’eau qui monte jusqu’aux chevilles ? Mouiller la semelle ne détruira pas non plus vos chaussures… puis avez vu une belle paire de S1P qui vous plaît : allez, ça peut le faire !
Et ensuite ?
Un carrelage glissant, des produits sur le sol… une paire SRC (carrelage et sol acier) serait peut-être mieux qu’un SRA (carrelage), mais globalement les deux devraient convenir.
Peut-être voulez-vous protéger davantage votre cheville, alors une paire montante serait mieux. Voire bien protéger la malléole avec la norme (AN).
On voit bien qu’ici, passé 2 critères vraiment importants (S) et (P), le reste est plus discutable.
On pourrait s’orienter sans se tromper vers des S1P basses ; des S1P SRC ; des S3 SRC ; des S3 SRC AN montantes…
Ensuite il existe des normes spécifiques pour les chaussures, pour des activités très particulières.
Les conditions de travail qui présentent des risques un peu hors norme, comme par exemple l’exposition à des produits chimiques hautement dangereux, ont conduit les autorités à adopter là-aussi des normes précises.
On ne se pose alors plus simplement la question de savoir si l’environnement est humide ou pas : on commence par vérifier quel risque spécifique court la personne, quelle norme y répond, et ensuite quelles chaussures y correspondent.
Normes spécifiques pour les chaussures de sécurité
Pour de nombreux métiers où les personnes sont exposées à des risques importants et très spécifiques, le raisonnement lors de la recherche des chaussures de sécurité ne suit pas le même schéma que dans le point précédent.
On va commencer par rechercher les chaussures qui répondent à la protection la plus exigeante par rapport au(x) risque(s) essentiel(s).
Si vous évoluez dans un environnement où les risques chimiques sont majeurs, ce sera le principal critère à prendre en compte.
En effet, la résistance aux produits chimiques dangereux répond à la norme EN 13832.
Celle-ci est très spécifique et généralement exclue des listes de normes souvent associées aux chaussures de sécurité.
On cherche donc en priorité cette protection, et plus seulement une chaussure qui répond à la norme EN ISO 20345.
Puis, on regarde les autres risques : écrasement, perforation, chaleur…
Ainsi, si pour une « simple » S1P on peut en trouver sur de nombreux grands sites e-commerce ou dans des magasins de bricolage, pour certains métiers, il faut véritablement s’adresser à des vendeurs / fabricants spécialisés.
Si l’on cherche donc une chaussure de sécurité avec une protection renforcée contre les produits chimiques, résistante à la chaleur et anti-dérapante…
Une paire de S5 HRO SRC qui répond à la norme EN 13832-3 J P Q (pour très résistante au N-Heptane ; Péroxide d’hydrogène et Isopropanol) … ça ne court pas les rues !
Et ce sera la même chose pour des chaussures de sécurité pour électricien, qui sont capables de résister plus ou moins au risque d’électrocution.
Sachant qu’ici c’est encore un autre cas particulier, avec d’autres EPI à prendre en compte.
Connaître l’environnement de travail
En somme, vous l’avez maintenant compris :
la première chose, essentielle, est de bien connaître son environnement de travail.
Ceci est beaucoup plus important que de simplement parler de métier ou d’activité.
Quelqu’un qui effectue des tâches de manutention dans un milieu uniquement protégé, sec et à température tempérée, n’aura pas les mêmes besoins qu’un manutentionnaire alternant intérieur et extérieur, avec pluie et froid en hiver ou chaud en été.



Définir les risques
Une fois l’environnement de travail clairement identifié, et ce tout au long de l’année s’il y a des variations par exemple, il convient de lister et quantifier les risques.
Est-ce que des objets lourds peuvent tomber sur vos pieds ?
Est-ce qu’une machine, un chariot… pourrait vous rouler sur les pieds ?
Si oui, vous devez opter pour une chaussure munie d’un embout de protection pour vous protéger des risques d’écrasement : chaussure de protection ou chaussure de sécurité.
Autre exemple :
Pourriez-vous marcher sur des objets perforants, comme des résidus métalliques, des clous ou des vis tombés au sol… ?
Si oui, les chaussures devront être dotées d’une semelle anti-perforation (notée P).
Le rôle de l’employeur
La législation ne peut définir de règle globale pour toutes les activités, entreprises, collectivités… c’est impossible, car chaque cas est différent.
Aussi, cette responsabilité incombe à l’employeur.
L’établissement ou l’entreprise analyse l’environnement de travail et les risques, et les intègre dans son Document Unique de Sécurité (DUS), qui est obligatoire.
En se basant sur les éléments de ce Document Unique, l’employeur est alors capable de définir quels risques prévenir et orienter le choix de l’achat des chaussures, pour que les normes correspondent.
Pour une utilisation personnelle
Si vous achetez vos chaussures pour vous-même, en tant que travailleur indépendant en autoentreprise ou artisan, ou pour vos travaux à titre privé de jardinage et bricolage ou travaux dans une maison, c’est plus difficile : aucun chef d’établissement ne vous dira quoi acheter.
C’est à vous de lister les potentiels risques que vous courrez, puis de choisir les chaussures avec les bonnes normes.